vendredi 29 juin 2012

Mais où sont passées les photos ?

C'est souvent quand on pense que plus grand-chose ne va se passer qu'il s'en passe beaucoup.
En effet, nous voici à Hamilton pour notre prochain Wwoofing dans la première maison
de Nouvelle-Zélande construite entièrement en matériaux recyclé. A première vue, cela paraissait super intéressant... Encore plein de bons tuyaux sur les manières alternatives ! C'est chouette... mais que de loin...

Cette grande maison a été construite entièrement avec de vieux pneus remplis d'argile, empilés les uns sur les autres et tout ça recouvert encore une fois d'une vingtaine de centimètres d'argile et de bouse de vache (véridique) ! La maison est construite sur deux étages très similaires.
Un premier côté très sombre, car vue l'épaisseur des murs, l'installation de fenêtres n'a pas été possible, et un deuxième côté très lumineux car tout ce grand mur n'est que la récupération d'une ancienne serre.
Au pied de ces grandes vitres se trouve un jardin intérieur qui parcourt tout le long de la maison. Toutes les pièces ne sont séparées que par un petit muret, donc pas vraiment d'intimité possible, d'autant plus qu'il n'y a aucune porte dans cette bâtisse.

Maintenant, voici comment nous l'avons vécu : nous commençons par grimper une grosse montée assez raide où l'on croise un nombre important de cochons dans des petits enclos, ou plutôt dans des mares de boue profondes dans lesquelles ils pataugent misérablement, des carcasses de voitures, des conteneurs, et un bazar monstre de tout ce que vous pouvez imaginer. On s'est demandé si on ne s'était pas trompés d'adresse avec la déchetterie locale. Tout ceci se mélange avec de la nourriture qui traîne partout par terre, comme on pourrait en trouver à la fin des marchés. Ça s'annonce bien...
On sort enfin de la voiture, et là c'est encore pire :

The
pig poo, ça ne fait pas rire. Il n'y a rien de mieux pour avoir la nausée en deux secondes ! Et on s'aperçoit qu'en fait, il n'y a pas que les cochons qui pataugent dans leur merde...
On passe ensuite à la visite de la maison où nous avons à première vue cru que nous rentrions dans une vraie serre car il y a presque plus de plantes à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et ce qui nous frappe instantanément, c'est le froid qu'il y fait. Il doit y avoir au moins cinq degrés de moins qu'à l'extérieur (et autant dire que dehors, ce n'est pas glorieux). On traverse le couloir qui nous donne un bon a priori en terme d"ordre" dans cette demeure... Des chambres ne sont même plus accessibles à cause de la masse d'affaires accumulées et entassées. Et dans le petit jardin intérieur, au niveau de la cuisine, vient paisiblement mourir un rat qui vient de s'intoxiquer avec de la mort-aux-rats qui recouvre la surface de ce potager... Hmm, bon bah, je crois qu'on va éviter les légumes ce soir !
Autre détail qui a mis nos nerfs à rude épreuve : les toilettes sont des toilettes à compost, comme nous pouvions nous y attendre, mais le hic c'est qu'elles sont dehors, soit à cinquante mètres de la maison. Donc, si vous avez une envie pressante, vous devez d'abord chausser vos gum boots, traverser la mare de boue mélangée d'excréments d'animaux, déchausser les gum boots pour aller chercher la frontale parce que vous avez oublié qu'il n'y a évidemment pas de lumière, pour ensuite arriver dans les plus rudimentaires toilettes de l'existence. Pour vous mettre sur la voie, c'est le même genre de toilettes que dans Slumdog Millionnaire, sauf que là il y a un seau qui fait réceptacle. Ce qui est sympathique, c'est que tout le monde peut admirer en temps réel (encore mieux qu'avec Skype) ce que la personne a fait aux toilettes car rien ne cache la chute entre le pot et le seau... Bref, inutile de vous en dire plus, on vous laisse imaginer !
"Attends-moi à l'intérieur, je vais pleurer 5 min dans le van !" 

Les pleurs et la crise de nerfs passés, on se ressaisit et en fin d'après-midi, on appelle désespérément tous les hôtes de wwoofing de la région pour le lendemain... et on en décroche miraculeusement un.
Après une excuse très bien tournée, nous voici enfin libérés.

Nous avons donc rendez-vous à Otorohanga, ou plutôt à une vingtaine de bornes de là, dans une campagne profonde où le seul langage utilisé est celui du fucking bloody bugger de farmer. Notre nouvel hôte, c'est Robb, le gars le plus fort en monologue, on pense sincèrement qu'il bat tous les records. Il en vient assez régulièrement à perdre le sujet de sa discussion en donnant trop de détails futiles et pas du tout importants. Mais ce n'est pas grave... même si chez lui c'est plus que rustique, qu'on cuisine au feu de bois et que quand il utilise internet (qui charge une page toutes les cinq minutes), le téléphone ne fonctionne pas (ceci s'appelle le Moyen-Age), on se sent tout de même beaucoup plus à l'aise. Ici, au moins, l'air est respirable et les cochons ont de l'herbe, ils sont propres, ils sont heureux.
Après, Robb est ce que l'on peut appeler quelqu'un de très très borné ; même si on a un tout petit tiny little conseil qui pourrait l'aider à faire quelque chose, il ne veut pas l'entendre... C'est lui qui a la parole absolue et puis c'est tout !
C'est aussi le genre de gars qui va nous expliquer pendant une demi-heure comment faucher de l'herbe alors qu'on l'a fait pendant plus de trois heures le jour d'avant avec lui.

L'avantage dans tout ça, c'est qu'il habite vraiment pas loin des Waitomo Caves, le paradis pour la spéléologie en Nouvelle-Zélande ! Et comme bookme.com c'est la vie, on s'est payé un trip de trois heures sous terre à moitié prix !
C'était vraiment quelque chose à faire et cela clôture bien cette dernière boucle de notre voyage. On a commencé par une grande descente
de trente mètres en rappel dans un trou où l'on ne voit pas le fond, puis nous avons suivi une rivière souterraine en recommençant deux autres rappels mais cette fois-ci sous des cascades, et autant vous dire qu'elle était fraiche. 
Nous avons aussi rampé dans des trous d'eau à peine plus gros que la largeur de nos épaules, puis enfin pris une pause sous un ciel étoilé... de glow worms (vers luisants, aussi appelés "les frères et soeurs cannibales au caca brillant"). Quatre-vingt dix mètres plus bas, il était temps de remonter et nous avons donc attaqué la partie escalade. Cela aurait pu être moins drôle si le popotin de certain (au féminin, sans dénoncer) passait dans le trou de cinquante centimètres de largeur... Bah alors, il serait peut-être temps de se mettre au régime, hmmm ?!
Bref... après avoir fait rigoler tout le monde avec cet épisode honteux, nous avons continué de ramper et de remonter, en croisant parfois quelques écrevisses souterraines.
Lorsque nous sommes enfin arrivés dehors, il faisait nuit... 

Nous avons pris une bonne douche, refusé le CD de quatre photos à 25 $ qu'on nous a proposé et avons filé direct à la fête du "Jour le plus court" au Community Hall du patelin de notre paysan !

Bon, en trois mots : Bienvenue à Paguland ! Nous sommes entourés de gens de la cambrousse qui nous regardent bizarrement... "Je crois qu'ils ont repéré qu'on est Français...".
Mais comme c'est un pot luck où chacun apporte un plat, on s'en met plein la panse, la soirée n'est donc pas perdue !... Bande de morfales, dit le lecteur de ce blog, choqué par les propos écrits !

Dimanche 24 au matin, il est temps de partir pour Auckland. Cette nouvelle (ou vieille) destination nous serre la gorge... cela veut dire que l'on vient vraiment de refermer cette dernière boucle et que la fin de notre voyage avance petit à petit, de plus en plus en vite !
Mais il est temps de revenir aux sources. Vanichou doit être vendu et c'est la basse saison... autant dire que l'on va galérer...

PS : Comme vous avez pu le constater, cet article est dénué de toutes photos... Nous en sommes vraiment désolés ! Nous savons que le texte, uniquement le texte, c'est un peu boring mais nous avons oublié ou n'avons pas eu l'opportunité de prendre des photos. It's a shame, we know ! On se rattrapera au
prochain article, promis !

PS2 : Voici le lien pour la maison recyclée mais ne vous méprenez pas, ce n'est pas aussi idyllique que paraissent les photos ! Nous aussi, on s'est laissé piéger... Les vitres, aujourd'hui, on ne voit même plus à travers, et par temps de pluie il pleut aussi à l'intérieur !!!
http://gubbsearthship.com/ (on vous le redit, ça nous énerve de mettre cette publicité mensongère !)

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